En cette période de confinement général, le ministère des Affaires Culturelles a annoncé, mercredi soir, la décision de permettre aux producteurs de l’audiovisuel et aux chaînes de télévision tunisiennes de reprendre le tournage en prévision du mois de Ramadan.
Selon un communiqué publié sur la page Facebook du ministère, cette décision concerne les sociétés de production de l’audiovisuel et les chaînes dont les autorisations de tournage ont été récemment suspendues. Ils auront la possibilité de poursuivre la réalisation de leurs séries et autres œuvres télévisées en se conformant aux consignes sanitaires en vigueur, lit-on encore.
Le ministère souligne que cette décision est « en application des consignes du chef du gouvernement et émane d’une volonté de satisfaire les attentes des familles tunisiennes sous la pression du confinement, évoquant la place importante des productions dramatiques nationales auprès des téléspectateurs ».
Les professionnels de l’audiovisuel sont appelés à appliquer les mesures décidées « en coordination avec le ministère de la Santé Publique », indique la même source.
Rappelons que les autorisations de tournage des films et feuilletons obéissent aux décisions de diverses parties officielles locales et régionales mais aussi aux mesures préventives prises sur le plan national.
Parmi les conditions mentionnées par le ministère des Affaires Culturelles, chaque membre des équipes artistiques et techniques ainsi que les divers intervenants sera appelé, à subir un test de dépistage du Covid-19, et ce avant le début du tournage. Ils seront également tenus de se confiner sur le lieu du tournage durant toute la période du tournage.
Le nombre autorisé par équipe ne devra pas dépasser les 10 personnes indoor et 20 personnes outdoor (ce qui est contradictoire avec les consignes sanitaires en vigueur, ndlr). Il est également recommandé de respecter la distance de sécurité, d’au moins 1 mètre entre deux personnes.
Les équipes de tournage sont éventuellement appelées à se conformer, aux recommandations d’hygiènes qui s’appliquent également aux équipements de tournage qui devront être désinfectés en permanence, insiste la même source.
Afin de pouvoir reprendre le tournage, chaque société de production et chaîne de télévision intéressée est invitée à contacter le Centre national du Cinéma et de l’image (CNCI). Les demandes sont à envoyer par voie électronique à l’adresse suivante : autorisation-tournage@cnci.tn
Les pièces à fournir consistent notamment en une copie de l’autorisation de tournage et une liste détaillée qui comporte toutes les données sur chaque membre qui fera partie de l’équipe ainsi que la durée, les horaires et les lieux du tournage.
Le ministère souligne que d’autres précautions sanitaires émanant de son homologue de la Santé seront dévoilées vers le début de la semaine prochaine.
Chaque société et chaîne de télévision devra s’engager à respecter les consignes sanitaires en vigueur, a également expliqué le ministère.
En cette période de pandémie, les tournages ailleurs sont temporairement suspendus afin d’éviter le risque de contamination. Les professionnels de l’audiovisuel seront donc amenés à prendre des mesures draconiennes qu’il serait difficile à respecter dans certains cas de tournages. La nature de leur travail implique un contact permanent et rapproché entre les acteurs et les techniciens ainsi qu’au niveau de la manipulation des équipements pendant le tournage.
Toutes les manifestations culturelles et artistiques sont actuellement suspendues dans le cadre des mesures préventives de la pandémie Covid-19 dont le bilan des contaminations et des décès ne cesse de grimper dans la plupart des pays du monde.
À rappeler que sur décision du ministère des Affaires Culturelles, la validité de toutes les autorisations de tournage en cours, – films et séries-, a été suspendue depuis le 21 mars dernier jusqu’au 4 avril avec possibilité de prolongation en fonction de la situation sanitaire dans le pays.
Cependant aucun nouveau communiqué n’a été publié par le ministère depuis l’annonce de la présidence (le 31 mars) sa décision de prolonger de deux semaines le confinement général dans le pays.
Cette situation avait donc incité certains à reprendre le tournage. À la lumière de la situation sanitaire peu favorable au travail en groupe, plusieurs professionnels ont manifesté leur refus de voir reprendre les tournages que se soit pour le cinéma ou la télévision. Ces voix se sont levées ces derniers jours après avoir constaté que certains de leurs collègues ont repris le travail sans se soucier des consignes sécuritaires prises au niveau national et qui devraient s’appliquer pour la sécurité du pays.
D’autres professionnels dont le revenu provient essentiellement des tournages se sont montrés favorables pour une reprise des tournages évoquant des motifs financiers et autres en lien avec les formules de contrats et les engagements à honorer.